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HISTOIRE  DE  VILLARS
 


 


 
 
 
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André de Brancas, l’amiral de Brancas, beau frère de Julienne Hyppolite d’Estrées
 
 
D’ailleurs, le roi aurait été sur le point de l’épouser si la belle Gabrielle n’avait pas rendu son dernier soupir à Paris en donnant naissance à un enfant mort né le 10 avril 1599.
Cette mort subite poussa Mme de Villars à quitter Paris pour le Havre afin de retourner auprès de son époux Georges de Brancas, d’autant que quelques mois après la mort de Gabrielle d’Estrées, ‘une autre favorite pointait le bout de son nez, la très rusée Henriette de Balsac d’Entragues, future duchesse de Verneuil. Il semble que Julienne Hyppolite ait tenté de prendre la place de sa sœur défunte dans le cœur du roi, mais si il y eut une relation avec Henri IV, elle ne fut que très passagère dans le courant de l’année 1599.
 
 

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Henriette de Balsac d’Entragues, marquise de Verneuil, favorite de Henri IV

 
Les contemporains accordent à la jeune Mme de Villars une réputation de femme galante. N’était elle pas tombée amoureuse du beau François de Bassompierre, qui allait bientôt la délaisser pour la sœur de la favorite, la jeune Marie de Balsac d’Entragues ? Pourtant Mme de Villars était jolie, le tableau que l’on a d’elle alors qu’elle se tient auprès de Gabrielle d’Estrées au bain en est la preuve. Il existe deux reproductions de ce tableau où elle saisit le téton de Gabrielle (signalant ainsi que cette dernière était enceinte, surement de sa fille Catherine) : c’est ainsi qu’on a pu dater le tableau qui semble avoir été exécuté en 1596.

 
 
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François de Bassompierre (amant de Julienne Hyppolite d’Estrées)


Elle était aussi brune que Gabrielle était blonde et la princesse de Conti la décrivit ainsi :
 
,,,Mme de Villars était fort galante, elle avait les yeux petits, et la bouche grande mais sa taille, ses cheveux et son teint étaient incomparables 
Entre le Havre et Paris où elle effectue divers séjours (rue des Petits Champs où les Brancas résident), Julienne Hyppolite d’Estrées a le temps de donner naissance à cinq enfants : trois filles, Marie future Marquise d’Ampus, Françoise qui mourra jeune, et Madeleine Hyppolite qui finira religieuse aux Ursulines de Narbonne. Son fils ainé, Louis François naitra malheureusement bossu, et le second, Charles de Brancas, finira chevalier d’honneur de la reine Anne d’Autriche et sera surnommé le « distrait » par Mme de Sévigné dans ses lettres.

 
 
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Julienne Hyppolite d’Estrées et sa soeur Gabrielle d’Estrées

 
En 1608, Julienne Hyppolite d’Estrées fait parler d’elle en participant à un scandale qui la chassera de la cour pour quelques années. Elle était alors devenue une confidente de la reine Marie de Médicis et ne pouvait pas souffrir la favorite du roi, la tenace et intriguante Henriette de Balzac d’Entragues, marquise de Verneuil. Julienne Hyppolite n’avait jamais aimé la remplaçante de sa sœur Gabrielle dans le cœur du roi Henri IV : elle considérait Henriette de Balzac d’Entragues, marquise de Verneuil, comme son ennemie.
 

 
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Julienne Hyppolite d’Estrées et sa soeur Gabrielle d’Estrées


 
Non seulement elle avait remplacé Gabrielle d’Estrées comme favorite auprès du roi, mais elle avait aussi définitivement anéanti les espoirs naissants de Julienne qui avait entamé un début de liaison avec le roi à la mort de Gabrielle en 1599, mais pour une très courte période. De plus, la marquise de Verneuil venait de lui ravir son dernier amant en date, le jeune Claude de Lorraine prince de Joinville (futur duc de Chevreuse). La duchesse de Villars enrageait positivement de voir que le jeune homme avait entamé une correspondance régulière avec la marquise de Verneuil et qu’il la délaissait au profit d’Henriette.

 
 
 
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Georges de Brancas, duc de Villars (époux de Julienne Hyppolite d’Estrées)

 
 Désireuse de se venger, Julienne s’empara de certaines des lettres du jeune homme (qui continuait de venir la voir) et avec l’approbation de la reine Marie de Médicis prit sur elle d’approcher Henri IV pour lui faire lire les missives enflammées qu’adressaient la marquise de Verneuil à son jeune amant, missive où elle ridiculisait le roi et son épouse.
Henri IV avait toujours gardé une amitié vis à vis de la jeune sœur de Gabrielle et il lui accorda une entrevue sans plus attendre. A la lecture des lettres, le sang du roi ne fit qu’un tour : il exila le jeune Joinville (qui avait déjà eu l’outrecuidance de mettre dans son lit une autre maitresse du roi, la belle Charlotte des Essarts) puis il somma la marquise de Verneuil de s’expliquer.
 
 
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Claude de Lorraine prince de Joinville (futur duc de Chevreuse) amant de Julienne Hyppolite d’Estrées
 
Celle-ci qui connaissait finement le roi, joua les innocentes, proclama que les lettres étaient fausses et que les jaloux souhaitaient sa perte. Le roi, attendri et faible écouta sa favorite, et le couperet tomba : Mme de Villars fut chassée de la cour malgré ses protestations. Elle s’en retourna au Havre rejoindre son époux.
La même année où eut lieu l’exil de sa femme, George de Brancas achetait la seigneurie de Graville et de Grandcamp à Jacques Ligier secrétaire du roi.
En 1609, Mme de Villars (devenue Mme de Graville) fait à nouveau parler d’elle alors qu’elle est toujours exilée au Havre. Elle y était tombée amoureuse d’un capucin nommé père Henri de la Grange Palaiseau. Ce capucin était un bel homme et il possédait aussi un esprit captivant. C’était aussi un homme pieux. Or, Julienne Hyppolite d’Estrées était tombée amoureuse de lui lors d’un de ses sermons prononcés dans une église du Havre.


 
Le Havre de Grace (aujourd’hui ville du Havre)
 
Tallemant des Réaux raconte la suite dans ses Historiettes  :
…Mme de Villars devint passionnément amoureuse de lui, et pour le tenter s’ajustait le mieux qu’il était possible. Elle portait une espèce de pourpoint avec un haut de chausses et une petite jupe de gaze par-dessus, de sorte qu’on voyait tout le haut de chausses au travers. Elle portait de plus un chapeau avec des plumes et se mettait tous les jours vis-à-vis de la chaire, sans masque et la gorge fort découverte (c’était ce qu’elle avait de plus beau). Mme de Villars avait les yeux petits et la bouche grande, mais sa taille, ses cheveux et son teint étaient incomparables. Mais le capucin restait de marbre, elle demanda alors à Rome la permission d’avoir comme confesseur le père Henry de la Grange. Elle obtient l’autorisation et demande alors à son confesseur de l’aider à se confesser de ses vieux péchés, celui-ci vient mais alors, elle le persuade de lui en faire faire de nouveaux. Le bon père tente de la tancer vertement, mais elle fait tout pour l’exciter et lui montre ce qu’elle ne pouvait montrer durant le sermon : tout cela ne servit à rien ; il la laisse demi-folle. Il tente de quitter la ville, elle le sait, monte à cheval et lui court après. Elle l’attrape dans un bois et le presse de revenir. Il se dépêtre d’elle, prend son cheval et s’enfuit vers Paris. L’amante délaissée afin d’avoir un prétexte pour aller à Paris, feint d’être malade et de vomir du sang. Elle se fait porter à Paris dans un brancard pour s’y faire traiter et écrivit en vain au Père de la Grange, mais voyant qu’il n’y avait plus d’espérance, elle se guérit toute seule…..
Le logis du roi au Havre de Grâce, demeure de Julienne Hyppolite d’Estrées
En 1613 elle prend pour amant Georges de Scudéry lieutenant du Havre de Grace (et par conséquent bras droit de son époux). Bientôt lassé de sa maitresse, Georges de Scudéry rejette la belle Julienne. Mal lui en prend, cette dernière prend en grippe le lieutenant de son époux et parviendra à le ruiner. Il mourra démuni de tout.
En 1613 la seigneurie de Graville est érigée en marquisat et Julienne Hyppolite devient marquise de Graville.
 
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Henri IV roi de France
 
En 1619, George de Brancas est nommé chevalier des ordres du roi et il présenta ses preuves faites en Provence par les sieurs de Vins et de la Barben, le 12 décembre 1619 aux ducs de Montbazon et maréchal de Saint Luc ses commissaires.
En 1620, Georges de Brancas hérite de la baronnie d’Oise à la mort de son frère ainé Gaspard de Brancas mort sans héritier.
En 1621, Julienne Hyppolite se trouve au Havre où elle devient la bienfaitrice du couvent des Capucines comme en témoigne l’inscription retrouvée en 1828 dans les fondations du couvent : « l’an de salut 1621 le 10ème jour de juin cette pierre a été posée par très puissante dame Hipolite d’Estrées, femme de Monsieur de Villars, marquis de Graville, gouverneur de cette ville, Harfleur, Moteville, laquelle a fait bâtir cette chapelle en l’honneur de la Vierge »
 
 
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Le cardinal Armand de Richelieu
 
En 1625, Georges de Brancas équipera vingt cinq vaisseaux de guerre à ses dépens pour servir le roi Louis XIII contre les religionnaires. Il est alors fort bien en cour où Richelieu le prend en faveur.
En 1626 Georges de Brancas n’a plus le gouvernement de la place du Havre convoité par le cardinal de Richelieu. Ce dernier devient gouverneur du Havre suite à une vente organisée par Julienne Hyppolite d’Estrées qui a obtenu pour cela procuration de son mari. Le 3 novembre 1626 Mme de Villars vend pour 245 000 livres le marquisat de Graville et de Grandcamp à Richelieu. Le couple a grand besoin d’argent car il dépense sans compter.

 
 
 
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La ville de Honfleur en Normandie

 
S’il perd le gouvernement du Havre, George de Brancas obtient un autre gouvernement : celui de Honfleur de 1626 à 1632. Il devient aussi lieutenant général du roi au gouvernement de Normandie.
En septembre 1627, le roi Louis XIII créa pour Georges de Brancas la duché pairie de Brancas. La baronnie d’Oise unie à celles de l’Ile de Champtercier et de Villars fut érigée en duché sous la dénomination de Villars-Brancas. La terre de Villars se situait dans le diocèse d’Apt en Provence: c’était une terre sans château, un hameau sans remparts, mais dominé par une tour (c’est d’ailleurs là que George de Brancas finira sa vie plus tard). Les lettres du roi furent enregistrées au Parlement de Provence en 1628 et le duché fut érigé en duché pairie en juillet 1652.
 
 
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Le chateau de Maubec (Vaucluse) détruit en 1793
 
La même année, Charles de Gonzague duc de Nivernais, gouverneur de Champagne en Brie, vend à Georges de Brancas et à Hyppolite d’Estrées, son épouse, la baronnie, terre et seigneurie de la Ferté Bernard. La toute nouvelle duchesse de Villars fréquente alors la petite cité de la Ferté Bernard (où l’on peut trouver d’ailleurs son portrait équestre dans une des salles de l’Hotel de Ville).
 
 
 
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Portrait équestre de Julienne Hyppolite d’Estrées, duchesse de Villars
 
 
Mais elle ne dédaigne pas pour autant la vie parisienne : en 1629, elle signe une obligation notariée à Paris contresigné par son mari Georges de Brancas.
Le 18 septembre 1632, Georges de Brancas passe un acte à Paris où il déclare vivre rue des Petits Champs : il signe « George de Branquas » et sa femme signe « Ypollite Destrées ».
En 1635 et en 1636, deux autres actes sont signés par la duchesse de Villars.
En 1649, les contemporains remarquent que la duchesse de Villars n’a jamais été assise au Louvre que deux ou trois fois cette année, et qu’elle vient de plus en plus rarement à la cour.


 
 
 
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Marie de Médicis, reine de France
 
 
Le duc et la duchesse de Villars apparaissent de moins en moins à la cour d’autant que l’argent vient à manquer au ménage. Tallemant des Réaux prétendra dans ses Historiettes que Julienne Hyppolite n’hésitait pas à subir les galanteries d’un préteur sur gage dénommé Moisset afin de pouvoir régler ses dettes et celles de son mari.
Tallemant des Réaux consacrera une de ses Historiettes à Julienne Hyppolite d’Estrées « la plus grande escroqueuse du monde « :
… »Quand il fallut sortir du Hâvre pour ne point faire crier toute la ville, car elle devoit à Dieu et au monde, elle fit publier que tous leurs créanciers vinssent un certain jour parler à elle. Elle parla à tous en particulier, leur avoua qu’elle n’avoit point d’argent, mais qu’elle avoit en deux ou trois lieux qu’elle leur nomma, des magasins de pommes à cidre pour dix ou douze mille écus, qu’elle leur en donneroit pour les deux tiers de leur dette, et une promesse pour le reste payable en tel temps. Elle disoit cela à chacun d’eux avec protestation qu’elle ne traitoit pas les autres de la sorte, et qu’il se gardât bien de s’en vanter. Les pauvres gens, les plus contents du monde, prirent chacun en paiement un ordre aux fermiers de donner à l’un pour tant de pommes et pour tant à l’autre; mais quand ils y furent, ils ne trouvèrent en tout que pour cinq cents livres de pommes. »
 
 






 

 
 
 
 



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